La SSR et l'association des éditeurs SCHWEIZER MEDIEN s'accordent sur des mesures communes pour une place médiatique forte en Suisse

La démocratie directe de la Suisse existe grâce au paysage médiatique diversifié et fiable qui est le nôtre. Il est primordial qu'il y ait une couverture journalistique complète au niveau communal, cantonal et national pour que la population puisse prendre des décisions éclairées. La SSR et les fournisseurs de médias privés assument ensemble cette responsabilité – et se voient confrontés à de grands défis du fait de la transformation numérique, de la contraction des marchés publicitaires, de la concurrence internationale croissante et des nouvelles habitudes d'utilisation.

«Nous portons cette responsabilité ensemble vis-à-vis de la population suisse. Je suis très heureuse que nous ayons réussi à trouver un accord qui permette de renforcer la place médiatique suisse, et donc la démocratie», déclare Susanne Wille, directrice générale SSR. «Si les médias publics et les médias privés et indépendants se complètent, les vrais gagnants sont les citoyennes et citoyens», ajoute Andrea Masüger, président de l'association des éditeurs SCHWEIZER MEDIEN (VSM). A l'issue de plusieurs mois de négociations, la VSM et la SSR ont défini des mesures communes visant à consolider la place médiatique. C'est la première fois en Suisse que les médias publics et privés se lancent dans une telle collaboration.

Numérique: la SSR se concentre sur son cœur de métier

Le point central de l'accord est l'offre en ligne de la SSR, qui est essentielle pour l'entreprise média publique; en effet, ce n'est qu'avec une présence en ligne qu’elle pourra continuer à remplir son mandat de service public à l'avenir. Mais la SSR concentrera désormais son offre en ligne plus fortement sur ses activités principales, à savoir la radio et la TV. Elle continue à renoncer à la publicité dans le cadre de son offre numérique et n'utilisera qu'exceptionnellement les plateformes étrangères comme Youtube ou Instagram.

La SSR limitera dorénavant la longueur de ses textes en ligne à 2400 caractères (offre pour l’étranger et textes en romanche exclus). Les contenus publiés dans les rubriques Actualité et Sport seront reliés avec des contenus audio ou vidéo portant sur les mêmes thèmes. Les formats interactifs restent exceptionnels; la SSR renonce également au livetickers textuels lors des événements sportifs diffusés en exclusivité. De plus, là où ce sera justifié d'un point de vue rédactionnel, la SSR publiera des liens vers les contenus de médias privés suisses, ceci afin de renforcer la portée de ces derniers.

L’accent est mis sur la coopération

Pour les transmissions sportives, la SSR se concentrera sur les contenus non couverts par les diffuseurs privés; en outre, elle prendra plus en compte ces derniers dans ses choix de droits. La SSR examine activement des coopérations telles que les communautés de soumissionnaires, toujours en tenant compte des prescriptions de la loi sur les cartels.

La SSR et la VSM prévoient de développer leur collaboration de manière ciblée: ainsi, la SSR met à disposition chaque jour du matériel brut sans logos et participe à une solution de branche pour le replay TV. En outre, elle investit la majeure partie de ses moyens marketing en ligne dans des entreprises média privées suisses – un signal fort en faveur du renforcement du marché publicitaire suisse.

Participation à l'Alliance Login et blocage de l'IA

La SSR est également prête à partager sa technologie de streaming. Ponctuellement, des contenus de médias privés pourront aussi être diffusés sur sa nouvelle plateforme numérique, «PlayNext» (titre de travail). La SSR contribue au développement de l'Alliance Login et soutient les clarifications réglementaires nécessaires à l'obligation de connexion pour accéder à son offre en ligne.

Une partie de l'accord concerne également l'adoption d'une position coordonnée au sujet de l'intelligence artificielle, qui gagne constamment en importance: la SSR est prête à bloquer ses contenus pour les systèmes IA si les principaux éditeurs en font de même. Elle soutient également les initiatives réglementaires de la VSM pour la protection des contenus journalistiques dans le domaine des droits d'auteur (droits voisins et IA). 

La VSM se positionne contre l'initiative «200 francs, ça suffit!»

En tant que partie signataire de l'accord, la VSM se déclare favorable au financement de la SSR par la redevance et rejette l'initiative «200 francs, ça suffit!», qui vise à priver chaque année le système médiatique suisse de centaines de millions de francs.

Le texte de l'accord va maintenant être soumis au secrétariat de la Commission de la concurrence (COMCO) pour examen; il prendra effet sous réserve du respect de la loi des cartels. Si le groupe TX ne fait pas partie de cet accord, il continue à participer aux discussions, le but étant de parvenir à un système médiatique complémentaire entre les diffuseurs privés et publics. L'objectif est en outre que les associations Médias Suisses et Stampa Svizzera signent elles aussi l'accord officiellement. 

Une table ronde régulière

Pour développer des mesures, une table ronde réunira les représentants de la SSR et des associations d'éditeurs deux fois par an. Ces rencontres permettront d'examiner la mise en œuvre, de faire des partages d'expérience et de lancer des développements, ceci afin de continuer à proposer à la population une couverture média vaste, fiable et diversifiée.