Focus Play Suisse: «Nous préférons livrer moins de titres, mais en garantissant une très bonne qualité»

Actualités 18.01.2021

Toutes les séries et tous les films proposé.es par la nouvelle plateforme de streaming Play Suisse sont disponibles en trois langues, voire en quatre pour certain.es. La traduction des sous-titres prend du temps: on compte environ huit heures de travail par titre. Benoît Rebetez, chef de projet pour les sous-titres chez SWISS TXT, nous parle des défis rencontrés, des exigences de qualité élevées et de l’association entre travail humain et machine dans le cadre de la traduction des sous-titres.

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Benoît Rebetez, chef de projet pour les sous-titres chez SWISS TXT

Benoît, qu'est-ce qui vous a le plus occupé avant le launch de Play Suisse?

Ma principale mission consistait à coordonner les différentes tâches: d'un côté le travail de sous-titrage, en interne chez SWISS TXT, et de l'autre, le workflow entre les unités d'entreprise, SWISS TXT et l'équipe Contenu de Play Suisse. En interne, chez SWISS TXT, je devais garder la vue d'ensemble, savoir combien de titres étaient déjà prêts et pour lesquels le sous-titrage posait problème. A l'externe, il s'agit d'adapter et d'optimiser en continu le workflow entre les UE, l'équipe Contenu et nous-mêmes, car nos tâches sont étroitement liées les unes aux autres. En quelques mots, la machine de production des sous-titres est complexe et il faut constamment la surveiller.

Avez-vous pu réaliser le projet avec des traducteur.trices internes ou a-t-il fallu aussi avoir recours à des externes?

Les personnes qui travaillent sur les sous-titres sont majoritairement des freelances. Nous avons par exemple collaboré avec 120 externes pour la traduction et 60 externes pour la révision. Les choses ont évolué depuis le printemps: pendant la période du coronavirus, jusqu'à 45 collaborateur.trices SSR nous ont apporté leur aide, car il.elles avaient des capacités du fait d'une baisse de leur charge de travail. Quelques un.es nous ont encore soutenu par la suite.

Avez-vous recours à la traduction automatique?

Si nous disposons déjà de sous-titres de bonne qualité pour un titre dans la langue originale, alors nous commençons toujours par employer la traduction automatique. Puis un.e traducteur.trice professionnel.le corrige cette première version et ajoute les sous-titres ou cartons manquants qui sont incrustés dans la vidéo et que le système n'a donc pas pu traduire. Ensuite, une deuxième personne révise les sous-titres et y apporte les dernières corrections. Ainsi, nous garantissons un contrôle à 4 yeux, ce qui permet de minimiser le risque d'erreur.

«Pour une vidéo de 50 minutes, produire les sous-titres représente un travail allant de 400 à 550 minutes.»

Toutes les séries et tous les films proposé.es par la nouvelle plateforme de streaming Play Suisse sont disponibles avec des sous-titres en trois, voire parfois même quatre langues.

Quelles sont, d'une manière générale, vos exigences de qualité en matière de sous-titres?

Les exigences ont été fixées entre SWISS TXT et l'équipe Contenu de Play Suisse. Play Suisse n'a pas la prétention de proposer des sous-titres d'une qualité aussi élevée que pour le Broadcast. La principale exigence est que les traductions ne contiennent pas de fautes et soient compréhensibles. Afin de garantir la bonne qualité des sous-titres, nous avons établi un processus de contrôle qui est appliqué par l'équipe Contenu. Un titre sur cinq fait l’objet d’un contrôle léger, par échantillonnage, et un titre sur vingt d’un contrôle complet.

Sur Play Suisse, les titres ont une durée moyenne de 50 minutes. Combien de temps un.e traducteur.trice travaille-t-il.elle en moyenne sur un titre ?

Un.e traducteur.trice a en général besoin d'entre 3 et 4 fois la durée de la vidéo pour réaliser son travail. La personne chargée de la révision y passe quant à elle une durée allant d'une fois à une fois et demie la durée de la vidéo. Au total, pour une vidéo de 50 minutes dont nous disposons déjà des sous-titres en langue originale, nous travaillons entre 200 et 275 minutes par langue traduite. Dans le cadre de Play Suisse, nous produisons en général les sous-titres dans deux autres langues. Cela veut donc dire que pour une vidéo de 50 minutes, produire les sous-titres représente un travail allant de 400 à 550 minutes.

Quel est le plus grand défi représenté par le sous-titrage des contenus pour Play Suisse?

A mes yeux, il n'y a pas un mais deux grands défis. D'abord, le volume: je rappelle que pour 1000 vidéos sur Play Suisse, il y a au moins 3000 fichiers de sous-titres qu'il faut soit se procurer, soit produire – tout en respectant des critères de qualité élevés. Le deuxième défi est le travail de coordination, car SWISS TXT se trouve au cœur de la chaîne de production – entre l'unité d'entreprise qui a produit la vidéo et l'équipe Contenu, qui lui apporte la touche finale.

«Ce n'est que grâce à une équipe extraordinaire que l'on a pu réaliser cette prouesse digne des travaux d'Hercule.»

Quel bilan tirez-vous personnellement de ce projet de sous-titrage?

C'est un beau projet, mais aussi un grand défi, un mélange entre le travail humain et celui de la machine. Une belle collaboration est très vite née. Je tiens ici encore à remercier toutes les personnes impliquées pour leur professionnalisme, leurs bonnes idées et leur soutien dans le cadre de ce travail de sous-titrage. Car ce n'est que grâce à une équipe extraordinaire que l'on a pu réaliser cette prouesse digne des travaux d'Hercule!